Visionnement

Entrevues à l'occasion du 40e anniversaire de la publication du manifeste "Refus global".

Le "Refus global" est paru en librairie le le 9 août 1948. Gilles Daigneault a rencontré le libraire Henri Tranquille qui fut le premier à distribuer ce manifeste. Il décrit le climat qui régnait à cette époque et se remémore les liens qu'il entretenait avec les peintres et les artistes de cette génération. Il parle du contexte dans lequel fut rédigé et publié le "Refus global".

Robert Racine s'entretient avec Marcelle Ferron, la seule femme peintre qui a signé le manifeste du groupe de Paul-Émile Borduas. Elle évoque l'importance de l'aspect social et politique du "Refus global". Elle dit s'être jointe au groupe de Borduas par un souci de justice sociale et par engagement politique. Elle se rappelle de son sentiment de révolte qui l'animait à cette époque. Pour elle, le manifeste fut important dans la mesure qu'il s'inscrivait dans un mouvement de contestation de la société et que l'aspect de la révolution picturale en peinture lui apparaissait accessoire.

Gilles Daigneault a interviewé le peintre Fernand Leduc et sa femme, la chanteuse et écrivaine Thérèse Renaud, cosignataires du "Refus global". Ils décrivent le climat politique et culturel qui avait cours à cette époque. Ils parlent d'une forme d'obscurantisme qui obnubilait la société québécoise à cette époque et se remémorent un contexte mondial dans lequel le fascisme avait son lot d'adeptes et rimait avec Hitler et Mussolini. Pour eux, le "Refus global" relevait plus d'un mouvement qui donnait accès à la modernité et à la liberté d'expression, et implicitement donnait aux artistes un droit de reconnaissance.

Cette émission est encadrée par deux extraits d'archives dans lesquels on peut entendre le peintre Paul-Émile Borduas parler de sa vision de l'art et agrémentée par des phrases musicales composées par François Morel («L'étoile noire»), Jean Papineau-Couture, Clermont Pépin et de Gilles Tremblay, des contemporains de Borduas.